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Besançon : Vins (très) ordinaires

On a souvent tendance à penser que si un produit est cher, c'est qu'il est nécessairement de qualité. Une affirmation pas toujours avérée mais que l'on peine à remettre en cause la plupart du temps… du fait qu'il n'est pas forcément chose aisée de s'avouer qu'on a acheté de la daube à prix d'or.
Alors, on essaie immanquablement de trouver des qualités insoupçonnées à son achat chèrement payé et l'on parvient à se convaincre qu'il a ce je-ne-sais-quoi qui fait la différence et nous conforte dans notre choix.

Un raisonnement qu'un VRP Mulhousien spécialisé dans la vente de vin pour une société bourguignonne aura pour sa part cherché à pousser à l'extrême, en vendant, pour son propre compte, de la vinasse achetée dans le commerce au tarif de grands crus.

Plus le mensonge est gros, plus il passe ? Etant donné qu'il aura fallu attendre trois ans pour que l'escroquerie soit découverte, on vous laisse tirer la conclusion…

En bon commercial à la langue bien pendue, le charlatan de 52 ans, passé maître dans l'art de cibler les proies faciles, aurait ainsi grugé sur cette période plus d'une centaine de clients à travers le Grand Est, pour un préjudice global estimé à première vue entre 200 000 et 300 000 €.

De cette manière serait-il notamment parvenu à refourguer pour plus de 30 000 € de piquette à un retraité de 99 ans, ou encore 16 500 € de pinard insipide à une septuagénaire, non contente par la suite… de ne pas avoir reçu le nombre de bouteilles attendu.

Finalement, ce n'est donc que très récemment (courant février) que les plaintes liées au rapport qualité/prix de la marchandise seront tombées. Enfin… une principalement. Celle d'un Bisontin au palais assez délicat pour crier à la supercherie.

Confondu ce lundi au terme d'investigations qui auront permis de découvrir qu'il menait un train de vie princier nourri par de multiples comptes français et étrangers ouverts au nom de ses proches (… ou parfois simplement repris à des victimes décédées, c'est selon), l'arnaqueur était hier mis en examen.

Déjà condamné à trois reprises pour abus de faiblesse, il aurait pour le coup été bien inspiré de… mettre un peu d'eau dans son vin.

GéPé
Publié le mercredi 12 juin 2013 à 11h39

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